Qu’est-ce que le trafic d’espèces sauvages en ligne et pourquoi cela pose-t-il problème ? 

Caché parmi les vidéos populaires de danse, les mèmes viraux et les plateformes de e-commerce, se cache un commerce en ligne illégal d’espèces sauvages telles que les éléphants, les tigres, les pangolins et les oiseaux. Grâce à l’anonymat et à la facilité d’interaction avec d’autres utilisateurs dans le monde entier, les trafiquants d’espèces sauvages sont en mesure d’identifier les acheteurs intéressés et de réaliser des transactions en utilisant des applications et des services courants. Recherchées comme ornements, articles de mode, aliments et médicaments, ou comme animaux de compagnie vivants, et alimentées par la promotion de la possession d’animaux exotiques sur les réseaux sociaux, les populations sauvages ont été décimées par cette activité illégale. Avec des centaines de milliards de publicités et de publications en ligne sur les plateformes mondiales, l’identification et la suppression de ce contenu à grande échelle sont un défi de taille.  


Qu’est-ce que la Coalition pour mettre fin au trafic d’espèces sauvages en ligne et quelle est sa mission? 

La Coalition a pour but d’unir le secteur de la technologie afin de réduire le trafic d’espèces sauvages en ligne de plusieurs façons : en standardisant les politiques relatives aux espèces sauvages interdites, en formant le personnel pour qu’il puisse mieux détecter les produits illégaux, en améliorant les filtres de détection automatique et en incitant les utilisateurs à signaler les annonces suspectes. Au cœur de cet effort, on retrouve le partage d’expérience et des bonnes pratiques entre les plateformes afin d’éviter la duplication des efforts et d’empêcher les trafiquants d’espèces sauvages de déplacer leurs activités d’un site à l’autre. La Coalition vise à venir en complément des solutions plus conventionnelles, comme celles des forces de l’ordre, pour contribuer à réduire le trafic d’espèces sauvages en ligne. 


Qui participe à la Coalition?  

La Coalition a été réunie par des ONG de la conservation : WWF, TRAFFIC et le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). Composée de 21 sociétés lors de son lancement en 2018, la Coalition compte aujourd’hui 47 sociétés du secteur des technologies et comprend des opérations en Afrique, en Asie, en Europe et sur le continent américain. La liste complète des sociétés membres peut être accéder ici. Les interlocuteurs de la Coalition au sein de chaque société sont souvent les responsables des questions environnementales, sociales ou de gouvernance.  


Comment WWF, TRAFFIC et IFAW travaillent-ils avec les sociétés via la Coalition?  

Chaque société membre travaille en étroite collaboration avec WWF, TRAFFIC et IFAW afin de comprendre les fondamentaux du commerce illégal d’espèces sauvages et les vulnérabilités de leurs plateformes respectives. L’entreprise et l’une des ONG impliquées développent ensuite en collaboration un plan d’action adapté à leurs plateformes, identifiant les approches qu’elles peuvent adopter pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages. Étant donné que chaque société a un fonctionnement spécifique, il est impossible d’appliquer un plan d’action unique à toutes les plateformes. Par exemple, le traitement du e-commerce sera très différent de celui des réseaux sociaux. L’entreprise membre collabore avec les organisations de la Coalition pour mettre en œuvre le plan d’action puis assure le suivi des progrès.  


Comment la Coalition mesure-t-elle ses résultats ?  

Compte tenu de la taille et de l’ampleur du commerce illégal d’espèces sauvages à l’échelle mondiale, l’établissement de données de référence et la mesure de l’évolution dans le temps constituent un immense défi. C’est pourquoi la Coalition évalue ses résultats à l’aide d’une série d’indicateurs, de manière similaire à d’autres organisations qui luttent contre les activités illicites, afin de suivre les progrès réalisés sur une période donnée.  Parmi ces indicateurs, on peut trouver :  

  • Le nombre d’annonces supprimées (sur les plateformes d’e-commerce traditionnelles)  

  • Le nombre de publications, de comptes et de groupes supprimés (sur les plateformes de réseaux sociaux) 

  • Le nombre de membres du personnel de l’entreprise formés à la détection des espèces sauvages illégales 

  • Si les sociétés ont ou non mis en place des politiques fortes et visibles en matière d’interdiction de la faune sauvage 

  • Les efforts de communication de la société pour sensibiliser les utilisateurs, par exemple au moyen pop-up et de redirection. 

  • Si les sociétés incluent la liste des mots-clés de recherche de la Coalition dans les filtres de blocage 

  • Comme l’ont mis en évidence le Bilan des avancées réalisées en 2020 et le Bilan des avancées réalisées en 2021 de la Coalition, on note une perturbation de ce commerce illégal sur les plateformes en ligne. Compte tenu de la nature des activités illégales et de la dépendance mondiale à l’égard des plateformes en ligne, il reste encore beaucoup à faire. Au fur et à mesure que les efforts de la Coalition se développent, les outils analytiques utilisés pour suivre ces résultats refléteront ces efforts. 


Quels sont les résultats obtenus par la Coalition à ce jour?  

Depuis son lancement en 2018 avec 21 sociétés, la Coalition s’est développée pour compter 47 sociétés partenaires avec plus de 11 milliards de comptes utilisateurs dans le monde. À ce jour, les sociétés membres ont déclaré avoir bloqué ou supprimé plus de 11 millions d’annonces qui violent les politiques relatives aux espèces sauvages interdites. Les sociétés membres, comme Facebook, Pinterest, TikTok et Douyin, ont mis en place des pop-up dans les applications pour informer les utilisateurs de leurs politiques. De nombreuses plateformes proposent désormais un système de signalement spécifique pour les contenus suspects liés aux espèces sauvages, ce qui permet aux sociétés de mieux suivre les mesures prises à l’encontre de ces articles et d’utiliser ces informations pour améliorer les systèmes automatisés. Les bénévoles du programme Cyber-observateur de la Coalition ont aidé à identifier plus de 11 000 annonces d’espèces sauvages interdites pour que ces dernières soient examinées par les sociétés membres. Parallèlement aux efforts visant à renforcer l’application de la législation, les sociétés ont lancé des campagnes communes de communication aux utilisateurs à l’occasion de la Journée mondiale des éléphants, de la Journée internationale du tigre et de la Journée mondiale de la tortue marine, afin de les sensibiliser à cette question.  Vous trouverez plus d’informations dans notre Bilan des avancées réalisées en 2020 et notre Bilan des avancées réalisées en 2021.


Que faut-il faire d’autre pour résoudre le vaste problème du commerce illégal d’espèces sauvages en ligne?  

Le travail de la Coalition est une étape importante dans la lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages en ligne. Mais il ne s’agit que d’une partie d’une solution globale. Nous avons tous la responsabilité de faire notre part pour résoudre ce problème. Des plateformes en ligne aux gouvernements, en passant par les forces de l’ordre, les consommateurs et tous les utilisateurs d’internet. Il s’agit d’un problème complexe et mondial dont la résolution nécessite à la fois une collaboration intersectorielle et la participation du grand public.  


Les trafiquants d’espèces sauvages peuvent-ils trouver des moyens de contourner les efforts de la Coalition ?  

Il est devenu de plus en plus difficile pour les cybercriminels de la faune sauvage de publier du contenu et de le garder en ligne sur les plateformes des membres de la Coalition. Si les utilisateurs peuvent toujours créer un nouveau compte lorsque leur contenu est supprimé, il faut du temps et de la confiance pour établir des connexions et créer un profil/une page, ce qui entrave les activités de ce trafic. 


Quelles sont les technologies de détection automatisée utilisées ? Comment aident-elles?  

La Coalition alimente activement une bibliothèque de mots-clés couramment utilisés dans plusieurs langues, qui est régulièrement partagée de manière confidentielle avec les sociétés partenaires de la Coalition. Il s’agit de mots-clés que WWF, TRAFFIC et IFAW ont identifiés comme étant le plus souvent utilisés par les vendeurs pour échapper à la détection, ainsi que par les acheteurs qui recherchent des produits d’espèces sauvages interdits en ligne. Les sociétés membres de la Coalition intègrent ces mots-clés spécifiques à la faune sauvage dans leurs filtres d’identification, empêchant ainsi les vendeurs de publier des annonces contenant ces mots-clés. Ces technologies sont d’une importance capitale pour connaître les tendances et comprendre comment contrecarrer une éventuelle activité criminelle.  


Comment la Coalition collabore-t-elle avec les forces de l’ordre ?  

Les organisations à l’origine de la Coalition, WWF, TRAFFIC et IFAW, partagent les données de veille en ligne avec les forces de l’ordre à des fins d’examen, et pour s’assurer qu’aucun signalement partagé avec les sociétés en vue de son retrait n’interfère avec une enquête en cours. La Coalition souhaite également aider les sociétés et les forces de l’ordre à se rapprocher et à comprendre comment collaborer au mieux pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages.  

Les forces de l’ordre du monde entier ont rappelé le défi que représente la lutte contre le trafic d’espèces sauvages, d’une ampleur colossale en ligne. En pratique, ils doivent donner la priorité aux affaires criminelles les plus graves. Le travail de la Coalition est donc d’autant plus essentiel qu’il permet de supprimer chaque année des millions d’annonces interdites sur les plateformes en ligne, empêchant ainsi la réalisation de ventes illégales.


La Coalition préconise-t-elle une réglementation gouvernementale plus stricte pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages en ligne ? 

Les efforts de la Coalition sont renforcés lorsque les gouvernements adoptent et mettent en œuvre des réglementations appropriées pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages en ligne. Cependant, la Coalition ne joue pas elle-même un rôle dans les développements législatifs ou le lobbying. Son champ d’action actuel consiste à aider les sociétés à prendre conscience des problématiques liées au commerce illégal d’espèces sauvages sur leurs plateformes.  


Comment la Coalition évoluera-t-elle à l’avenir et à quoi ressemblera le succès à long terme ? 

Le commerce illégal d’espèces sauvages en ligne évolue, tout comme l’ampleur et la portée de la Coalition. Aucune solution n’est parfaite, et ce n’est qu’un élément d’un éventail de solutions qu’il faut soutenir pour continuer à avancer. Grâce aux partenariats avec le secteur privé comme le fait la Coalition, à l’application de la loi et à la réglementation, la sensibilisation des consommateurs continuera d’évoluer, ce qui est fondamental pour résoudre ce problème. Il est probable que les progrès techniques en intelligence artificielle ce qui rendra plus facile la suppression automatique des annonces interdites. Ces annonces pourraient disparaître des plateformes ouvertes au profit du dark web, où les ventes d’espèces sauvages seront moins accessibles et moins rentables sans le potentiel grand public du  clear web mondial. 


Pourquoi les plans d’action des sociétés sont-ils confidentiels ?  

Les plans d’action des sociétés sont confidentiels car une grande partie de leur contenu porte sur des processus et des technologies internes à la société. En outre, les criminels de la faune sauvage auraient tout intérêt à comprendre exactement comment les sociétés cherchent à interdire leur activité. La Coalition invite les sociétés à partager des informations à caractère général sur leurs activités en externe, soit par le biais de leurs propres réseaux sociaux, soit par le biais des communications de la Coalition, comme la Série À l’honneur cet hiver.

 

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